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25 février 2007

FGTB

Sans-papiers hier, délégué syndical aujourd’hui

Abderrazak Abid, alias Abdel, a été un sans-papiers pendant trois ans. Défendu en son temps par la FGTB, il défend maintenant les ouvriers comme délégué principal dans l’entreprise Detco à Charleroi.

Myriam De Ly
21-02-2007

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Abdel est opérateur-laseriste. Il a passé sa jeunesse en Tunisie, où il à travaillé dès l’âge de 16 ans. À 28 ans, il se marie avec une Belge et s’installe en Belgique. Mais le mariage ne tient pas. Séparé, il se retrouve sans papiers de séjour. Pour vivre, il travaille en noir. En semaine dans le bâtiment, le week-end dans un resto. 12 h par jour pour un salaire de 25 ¤.

Son avocat obtient des papiers de séjour d’abord pour 1 mois, ensuite pour six mois. Il trouve un emploi dans la société Detco et s’affilie à la FGTB. Mais sa situation ne s’arrange pas. Finalement, ce sont à nouveau des permis d’un mois qui lui son délivrés. « Je travaillais, mais je vivais perturbé, dans la crainte que mes papiers ne soient pas renouvelés, sans pouvoir construire mon avenir ». Connu comme bon travailleur, il obtient un contrat à durée indéterminée.

En 1999, lors du mouvement des sans-papiers pour la régularisation, il participe à toutes les réunions et manifestations et témoigne à la télé : « J’ai un contrat de travail à durée indéterminée, mais je n’arrive pas à avoir des papiers de séjour définitifs. » La FGTB prend son affaire en main. Fin 1999, Abdel dépose son dossier pour être régularisé. Il parle souvent de sa situation à ses compagnons de travail, qui ne comprennent pas. «Tu n’as pas de papiers ? Mais tu travailles… » Plusieurs ouvriers lui procurent un témoignage de soutien pour son dossier. Fin 2001, il obtient sa carte pour un an, et puis des papiers définitifs.

À son travail, pendant toutes ces années, il a vu que beaucoup de choses ne tournent pas rond. Surtout au niveau de la sécurité, de la santé des ouvriers. Abdel se met alors sur les listes syndicales en 2004. Il devient délégué principal de la FGTB. Dans cette entreprise métallurgique de 220 travailleurs, on coupe des tôles. « Le problème c’est surtout les poussières, les fumées des peintures… On a déjà arrêté pour cela. La cheminée était bouchée, les aspirateurs ne fonctionnaient pas… » Abdel veille particulièrement à une bonne information des ouvriers. « Avant, il n’y avait pas d’assemblées, maintenant on en fait au moins une par mois.

« Je n’oublie pas que j’ai été sans-papiers, que je suis passé par là », dit-il. Abdel aide maintenant des jeunes sans-papiers, exploités par le travail en noir, comme lui l’a été. Il les amène aux assemblées et actions des sans-papiers en espérant que le prochain gouvernement inscrive la régularisation dans son programme.


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